Comme l’oiseau.
Pendant des millénaires, se déplacer dans les airs fut l’apanage des cirrus, des
cumulonimbus et autres nuages, ainsi que de la gent ailée, du minuscule colibri
qui peut faire du surplace à l’imposant pygargue qui gagne son aire à tire-d’aile.
Ah ! que l’être humain eût aimé planer comme eux, mais jusqu’à la fin du dix huitième
siècle, ce rêve demeura chimérique. et voilà que presque
concomitamment, les frères Montgolfier et le physicien Charles imaginèrent
chacun un dispositif faisant fi de la pesanteur. a la montgolfière, gonflée à l’air
ambiant chauffé non-stop par un feu de paille, revient l’honneur d’avoir
transporté les tout premiers voyageurs de l’espace : un gallinacé, un mouton et
un canard, puis deux volontaires ô combien audacieux. au ballon de Charles
rempli d’un gaz excessivement léger revient le privilège, en ces temps héroïques,
d’avoir accompli des vols nettement plus performants.
L’engouement démentiel qu’avaient suscité les aérostats retomba après quelque
temps. Si le ballon à gaz continua d’être exploité à des fins sportives, militaires
et scientifiques, notamment par Auguste Piccard, puis par son petit-fils Bertrand,
la montgolfière, elle, tomba rapidement dans l’oubli. Mais, telle la Belle au bois
dormant, elle s’est réveillée de sa longue léthargie outre-Atlantique, voilà un
demi-siècle, conservant sa nacelle en osier, mais parée d’un brûleur au propane
et d’une enveloppe d’un Nylon (nylon) dont on fait les spinnakers.
Et maintenant les belles montgolfières chamarrées se promènent partout. On les
rencontre dans les meetings sportifs comme celui de Château-d’OEOEOEOEx ou en
différents endroits où elles transportent des passagers. Qu’il est grisant, au dire
de ceux-ci, de se laisser balader sans soubresauts de-ci, de-là au gré du vent et
d’admirer sous un angle insolite des paysages parfois connus. mais gare à
l’atterrissage ! sans guiderope déroulé par l’aérostier avant de toucher le sol, il
pourrait être brutal.
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